法国文学大题.docx

LEmpire des signes, de Roland BarthesDun voyage au Japon, en 1970, Roland Barthes a rapport ce livre somptueux, lcriture cisele et aux illustrations prcieuses. Un livre sur le Japon, Barthes parle de la capacit de lOccidental apprhender la ralit asiatique sans toujours acclimater notre inconnaissance par des langages connus . Ce qui lintresse, partir de traits observs dans la rue, dans le thtre, le graphisme, la nourriture, sur les visages, cest de flatter lide dun systme symbolique inou, entirement dpris du ntre. Vol de nuit Vol de nuit est un roman dAntoine de Saint-Exupry paru en 1931. Derrire une peinture de lorganisation de lAropostale et trois courriers sur larodrome de Buenos-Aires, louvrage traite de la problmatique du hros pour qui toute action relve de labsolu. La force de lhomme hroque est de seffacer devant cet absolu. Mais lhomme donne de la valeur lhumanit par les effets de son action. Pour les courriers solitaires en avion au risque de leur vie, cest en respectant leur devoir et ordre reu quils prennent conscience de leur grandeur.Les Fleurs du malAprs beaucoup dhsitations sur le titre, Baudelaire se dcide pour les Fleurs du mal qui peut signifier la volont provocatrice du pote: il entend dnoncer le conformisme bien-pensant et bourgeois. Daprs Baudelaire qui annonce Tu mas donn ta boue et jen ai fait de lor , les fleurs naissent du mal, esthtiquement fcond. Dautre, Ce peut tre enfin une allusion lucide au mal existentiel de Baudelaire : limpuissance cratrice, la posie vcue comme une tentative dsespre et pathtique dchapper au mal de vivre. Ces fleurs maladives , nes de la souffrance du pote sont ddies Thophile Gautier. En aot 1857, louvrage est condamn pour outrage la morale publique et aux bonnes murs , preuve que la premire signification a fait scandale et a occult les autresLe beau, cest le laid.Dj la citation est lenvers : Le laid cest le beau.” Ce nest pas la vraie citation, qui est tir de la prface de Cromwell (manifeste du Romantisme) et que Est-ce que dcalquer la beaut apparente du monde suffit crer un objet potique ? Pourquoi la laideur (notion subjective) serait rejete du domaine potique ? Nexiste-t-il pas de belles laideurs ? Si la posie ne rside pas dans la beaut intrinsque de lobjet ou de la personne, quest-ce qui peut la faire natre ?La mtaphore est une figure de style fonde sur lanalogie. Elle dsigne une chose par une autre qui lui ressemble ou partage avec elle une qualit essentielle. la mtaphore laisse deviner la similitude, donc le contexte est ncessaire la comprhension de la mtaphore ; cest le contexte qui indique quil ne faut pas prendre le mot son sens ordinaire. La mtaphore semploie dans le langage quotidien avec lemploi dpithtes, aussi bien que dans le langage soutenu de la littrature et particulirement dans lexpression potique. Linvention de mtaphores est une des attractions majeures de la cration littraire.Comment envisagez-vous le passage du classicisme au romantisme ?Quelques rflexions rapides et sans doutes inexactes !On oppose souvent terme terme ces deux courants :- ordre / dsordre- raison / sentiments- mfiance lgard des passions / promotion de la passion- quilibre de la foi / insatisfaction- intgration la socit / solitude.Lhistoire des ides y voit une raction face un rationalisme desschant depuis la 2e moiti du XVIIIe sicle. On met en avant le traumatisme de la Rvolution et linfluence du mythe napolonien.Tout cela est sans doute exact mais rducteur. Il faudrait prendre en compte aussi la prsence concomitante du baroque en plein classicisme. Les oppositions voques plus haut ne permettent pas de justifier Pascal, Racine. Finalement ce que nous appelons classicisme est une petite priode qui correspond au mcnat clair du Roi-Soleil.PrromantismeLenfer cest les autresCette citation est une des plus fameuses de Jean-Paul Sartre. Elle achve la pice de thtre Huis Clos, crite en 1943. Huis Clos relate larrive de trois personnages en enfer. Deux femmes et un homme cherchant comprendre ce qui a pu les y conduire et quel est leur chtiment. Ils comprennent rapidement quil ny a pas de bourreau, car chacun des deux autres est le bourreau pour le troisime. Leur chtiment consiste vivre pour lternit tous les trois, coexister, se dtester et se supporter. “ Lenfer cest les autres ” a t toujours mal compris. On a cru que je voulais dire par l que nos rapports avec les autres taient toujours empoisonns, que ctait toujours des rapports infernaux. Or, cest tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, vicis, alors lautre ne peut tre que lenfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce quil y a de plus important en nous-mmes, pour notre propre connaissance de nous-mmes. Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons de nous connatre, au fond nous usons des connaissances que les autres ont dj sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont, nous ont donn, de nous juger. Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement dautrui entre dedans. Quoi que je sente de moi, le jugement dautrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dpendance dautrui et alors, en effet, je suis en enfer. Et il existe une quantit de gens dans le monde qui sont en enfer parce quils dpendent trop du jugement dautrui. Mais cela ne veut nullement dire quon ne puisse avoir dautres rapports avec les autres, a marque simplement limportance capitale de tous les autres pour chacun de nous. Le seul moyen de dfense que lhomme a sa disposition est de transformer autrui, son tour, en objet. Il faut se dlivrer dautrui, lui chapper pour se rapproprier soi-mme et le monde quautrui lui vole. La conscience invente ce subterfuge pour continuer exister en tant que sujet. Or autrui tente de rsister cette tentative de subordination. Ce qui ouvre une vritable lutte des consciences, dans laquelle je ne peux tre reconnu par autrui que si je parviens lobjectiver. Sartre a donc une vision conflictuelle des relations entre consciences.Huis clos illustre parfaitement la difficile coexistence des consciences, le fait quautrui est ce qui maline et menferme dans une nature donne, ce qui me prive de ma libert.诗歌解析 le spleen annonce des axesI. La monte de la crise1. Une lente progression vers linexorable2. Une atmosphre macabre3. Limage de lenfermementII. Le paroxysme de la crise et la dfaite de lesprit en proie au spleen1. La dfaite tait prvisible2. Les hallucinations sonores3. Ds lors la dfaite de lesprit est consommeCommentaire littraireI. La monte de la crise1. Une lente progression vers linexorable- Les quatre premiers quatrains dveloppent une seule phrase qui progresse avec trois subordonnes (3 quand) et aboutit un paroxysme dans la proposition principale.- Lanaphore, avec le mot quand rpt 3 fois, rythme cette progression.- Par ailleurs, les coordinations et qui (vers 3-11), les enjambements continuels, tout cela donne limpression dun mouvement lent et enchan inexorablement.2. Une atmosphre macabre- Les impressions que ressent la victime du spleen sont pesantes, douloureuses, de plus en plus malsaines et de plus en plus inquitantes.- Le climat est pesant (vers 1), un accent irrgulier tombe sur pse.- Le climat est douloureux (vers 1-16) = les sonorits dominantes sont douloureuses, nasales en en, sifflantes en s, lassonance en i est trs souvent la rime.- Lensemble ramne lesprit gmissant.- Le climat est de plus en plus malsain: jour noir (vers 4) oxymore inquitante; la nuit est pire, la terre devient un cachot humide, leau se fait pourriture.- Le climat est de plus en plus menaant, le pote est hant par des prsences menaantes, peuple muet dinfmes araignes (vers 11) = son cerveau nest plus quune toile daraigne.3. Limage de lenfermement- La prison, dabord extrieure au pote en proie au spleen, finit par tre intrieure.- Le ciel est un couvercle qui enferme lesprit la manire dun cercle .- La pluie dessine une immense prison, vaste (vers 10) mais extrieure.- La prison finit par sinstaller lintrieur de lhomme. De physique, la prison devient psychique; filet dans le cerveau, la mto montre un dlire intrieur.= Tous ces lments de plus en plus inquitants permettent une monte de la crise avant son paroxysme et la dfaite finale de lesprit.II. Le paroxysme de la crise et la dfaite de lesprit en proie au spleen1. La dfaite tait prvisible- LEsprance avec une majuscule est une allgorie (= notion abstraite personnifie) dvalorise lanantissement.- LEsprance est dj condamne avant que la crise nait atteint son paroxysme.2. Les hallucinations sonores- Le paroxysme de la crise se manifeste par des hallucinations sonores, plus violentes, car elle vient aprs la menace sourde des mouches: sonorits violentes en que et en te (vers 13-14).- Les cloches lancent un appel vers le ciel, un hurlement (vers 14). Cet appel au ciel est opinitre (= obstin), cest un gmissement desprit condamn lexil, les cloches implorent le ciel de demander pardon.3. Ds lors la dfaite de lesprit est consomme- Aprs les hallucinations sonores, il y a les hallucinations visuelles, sans tambours ni musique (vers 17). La dfaite sexprime travers la vision dun convoi funraire interminable marqu par un rythme rgulier et solennel.- Lenjambement tire la vision du dfil, de la dfaite de lesprit, langoisse a pris possession de lesprit en plantant son drapeau noir.- Lespoir est en contre rejet, lespoir est hors-jeu.- Le drapeau noir symbolise soit le drap noir du corbillard, soit le drapeau de pirate. Conclusion Spleen LXXVIII est un pome dramatique qui dpeint la monte de la crise (vers 1 12), puis son paroxysme (vers 13 16) et la dfaite finale (vers 17 20), le tout de manire de plus en plus malsaine, dmente.Ici le spleen sexprime trois niveaux : - le mauvais temps, - moral et psychologique, - mtaphysique (strophe quatre).Lauteur : Roland Barthes (1915 - 1980) crivain, critique et smiologue, Roland Barthes fut lun des principaux animateurs de laventure structuraliste franaise. Le Degr zro de lcriture, paru en 1953, fut rapidement considr comme le manifeste dune nouvelle critique soucieuse de la logique immanente du texte. Ses Mythologies le firent connatre dun vaste public. Avec Le Plaisir du texte, Roland Barthes par Roland Barthes, Fragments dun discours amoureux et La Chambre claire, Roland Barthes renouvela profondment les rapports de la thorie et du romanesque.N dans une famille bourgeoise et protestante, orphelin de pre un an, Roland Barthes passe son enfance Bayonne puis Paris. Aprs une licence de lettres classiques en Sorbonne, il renonce lagrgation pour cause de tuberculose. Ses longs sjours en sanatorium seront pour lui loccasion dune vie intellectuelle intense. Sociologue au C.N.R.S. partir de 1955, Barthes simpose auprs dun large public avec les Mythologies. Chroniqueur rigoureux lacuit subtile, il y analyse quelques-uns des symboles de la socit de lpoque, rvlant derrire des vidences trop lisses un systme de valeurs petit-bourgeois analysable scientifiquement. Tel est lobjet de la mthode quil thorise dans les lments de smiologie : science gnrale des signes. Le smiologue, affirmant que le sens dun signe quel quil soit tient toujours au ra